Les paysages de Tchouri, comme jamais vus auparavant
Tchouri va-t-elle craquer ? Les images de l'instrument OSIRIS de Rosetta révèlent failles, cratères et dunes sur la comète où a atterri le petit robot Philae.
Philae ne séjourne décidément pas dans un environnement riant. Le petit "lander" largué par la sonde Rosetta sur la comète Tchouri sommeille actuellement dans un paysage désolé, aride... mais varié. La surface de la comète 67P/Tchourioumov-Guérassimenko se pare en effet d'une grande variété de structures. On y trouve des puits, des falaises, des "boules", des fractures et de vastes plaines. Cette géographie est désormais mieux connue des ingénieurs de l'ESA - et des lecteurs de Sciences et Avenir ! - grâce aux nouvelles images produite par l'instrument OSIRIS, qui équipe Rosetta.
Pas d'atmosphère, pas de vent... mais des dunes !
Comment expliquer ces paysages ? À vrai dire, difficilement, comme le concédait lors d'une conférence de presse du 21 janvier 2015 Jean-Loup Bertaud, l'un des "pères" de l'instrument OSIRIS qui équipe Rosetta. "On ne comprend pas tout. C'est même un euphémisme pour dire qu'on ne comprend rien !". Pour mieux s'y retrouver, les chercheurs ont découpé la surface de la comète en 19 régions, chacune baptisée du nom d'une divinité égyptienne. Dans un article publié aujourd'hui dans le magazine Science, les astrophysiciens éclairent quelques-uns des mystérieux reliefs observés sur Tchouri.
BOULES. On observe à la surface de l'astre des blocs d'environ 3 mètres de diamètre. "Leur présence corrobore l'une des théories sur l'accrétion de la matière dans le système solaire primitif, il y a plus de 4 milliards d'années", explique Jean-Loup Bertaud. Selon cette théorie, les grains de poussière interstellaire se seraient agrégés sous forme de "boules" de diamètre semblable à celles observées sur Tchouri. Ces dernières se seraient ensuite assemblées en petits corps, "cométésimes" (contenant de la glace) ou "planétésimes" (qui ont ensuite donné naissance au planètes).
PUITS. A la surface de Tchouri, on observe d'étranges puits d'une centaines de mètres de diamètre, et parfois de la même profondeur. Certains sont inactifs, mais d'autres sont la source de jets cométaires qui s'échappent de la comète. Reste à savoir comment se sont formés ces mystérieux gouffres.
FAILLES. Des lignes de fractures sont visibles, notamment dans le"cou" de la comète (sa forme évoque celle d'un canard de bain). Certaines de ces cassures sont peut-être dues aux chocs thermiques entre jours et nuits, la température passant de -90 °C à -40 °C. Ces lignes sont-elles le signe que la comète va se séparer en deux ? Une hypothèse plausible selon Jean-Loup Bertaud.
DUNES. Les dunes constituent l'une des surprises du paysage "tchourien". La comète est en effet dépourvue d'atmosphère. Or sans vent, il n'y a normalement pas de dunes. Pour expliquer leur présence, les astrophysiciens estiment qu'à mesure que la comète s'approche du Soleil, les grains de poussière de la comète sont éjectés, en raison de la sublimation des glaces du noyau cométaire. Certains grains sont projetés dans l'espace, mais d'autres n'ont pas une vitesse suffisante pour échapper à la micro-gravité de la comète. Lorsqu'ils retombent, ils heurteraient certains obstacles sur lesquels ils finiraient par s'accumuler, formant ainsi des dunes.
CRATÈRE. Enfin, les ingénieurs n'ont jusqu'à présent repéré qu'un - et un seul - cratère d'impact sur Tchouri. Logique selon Jean-Loup Bertaud, puisqu'à chaque passage près du Soleil la comète perd 2 mètres d'épaisseur en surface, faisant ainsi peau neuve.
Images ci dessous.
Source : http://www.sciencesetavenir.fr/espace/20150123.OBS0596/les-paysages-de-tchouri-comme-jamais-vus-auparavant.html
A voir également.. de très belles photos grand format sur http://tempsreel.nouvelobs.com/galeries-photos/photo/20150123.OBS0630/grand-format-les-paysages-extraordinaires-de-la-comete-tchouri.html
Tchouri va-t-elle craquer ? Les images de l'instrument OSIRIS de Rosetta révèlent failles, cratères et dunes sur la comète où a atterri le petit robot Philae.
Philae ne séjourne décidément pas dans un environnement riant. Le petit "lander" largué par la sonde Rosetta sur la comète Tchouri sommeille actuellement dans un paysage désolé, aride... mais varié. La surface de la comète 67P/Tchourioumov-Guérassimenko se pare en effet d'une grande variété de structures. On y trouve des puits, des falaises, des "boules", des fractures et de vastes plaines. Cette géographie est désormais mieux connue des ingénieurs de l'ESA - et des lecteurs de Sciences et Avenir ! - grâce aux nouvelles images produite par l'instrument OSIRIS, qui équipe Rosetta.
Pas d'atmosphère, pas de vent... mais des dunes !
Comment expliquer ces paysages ? À vrai dire, difficilement, comme le concédait lors d'une conférence de presse du 21 janvier 2015 Jean-Loup Bertaud, l'un des "pères" de l'instrument OSIRIS qui équipe Rosetta. "On ne comprend pas tout. C'est même un euphémisme pour dire qu'on ne comprend rien !". Pour mieux s'y retrouver, les chercheurs ont découpé la surface de la comète en 19 régions, chacune baptisée du nom d'une divinité égyptienne. Dans un article publié aujourd'hui dans le magazine Science, les astrophysiciens éclairent quelques-uns des mystérieux reliefs observés sur Tchouri.
BOULES. On observe à la surface de l'astre des blocs d'environ 3 mètres de diamètre. "Leur présence corrobore l'une des théories sur l'accrétion de la matière dans le système solaire primitif, il y a plus de 4 milliards d'années", explique Jean-Loup Bertaud. Selon cette théorie, les grains de poussière interstellaire se seraient agrégés sous forme de "boules" de diamètre semblable à celles observées sur Tchouri. Ces dernières se seraient ensuite assemblées en petits corps, "cométésimes" (contenant de la glace) ou "planétésimes" (qui ont ensuite donné naissance au planètes).
PUITS. A la surface de Tchouri, on observe d'étranges puits d'une centaines de mètres de diamètre, et parfois de la même profondeur. Certains sont inactifs, mais d'autres sont la source de jets cométaires qui s'échappent de la comète. Reste à savoir comment se sont formés ces mystérieux gouffres.
FAILLES. Des lignes de fractures sont visibles, notamment dans le"cou" de la comète (sa forme évoque celle d'un canard de bain). Certaines de ces cassures sont peut-être dues aux chocs thermiques entre jours et nuits, la température passant de -90 °C à -40 °C. Ces lignes sont-elles le signe que la comète va se séparer en deux ? Une hypothèse plausible selon Jean-Loup Bertaud.
DUNES. Les dunes constituent l'une des surprises du paysage "tchourien". La comète est en effet dépourvue d'atmosphère. Or sans vent, il n'y a normalement pas de dunes. Pour expliquer leur présence, les astrophysiciens estiment qu'à mesure que la comète s'approche du Soleil, les grains de poussière de la comète sont éjectés, en raison de la sublimation des glaces du noyau cométaire. Certains grains sont projetés dans l'espace, mais d'autres n'ont pas une vitesse suffisante pour échapper à la micro-gravité de la comète. Lorsqu'ils retombent, ils heurteraient certains obstacles sur lesquels ils finiraient par s'accumuler, formant ainsi des dunes.
CRATÈRE. Enfin, les ingénieurs n'ont jusqu'à présent repéré qu'un - et un seul - cratère d'impact sur Tchouri. Logique selon Jean-Loup Bertaud, puisqu'à chaque passage près du Soleil la comète perd 2 mètres d'épaisseur en surface, faisant ainsi peau neuve.
Images ci dessous.
Source : http://www.sciencesetavenir.fr/espace/20150123.OBS0596/les-paysages-de-tchouri-comme-jamais-vus-auparavant.html
A voir également.. de très belles photos grand format sur http://tempsreel.nouvelobs.com/galeries-photos/photo/20150123.OBS0630/grand-format-les-paysages-extraordinaires-de-la-comete-tchouri.html